Jerôme Spenlehauer
Pendant longtemps, j’ai cru que sculpter consistait à créer des volumes.
Maintenant, j’ai compris qu’il s’agit surtout de faire naître des ombres. Elles seules importent, et sous l’éclairage parfait du scialytique, le « briseur d’ombres » des salles d’opération, la plus belle des sculptures n’existe plus. Mais attention ! Si c’est au sculpteur d’épandre les ombres sur son travail, il reviendra toujours au spectateur d’y joindre la lumière de son propre regard.
Vers 7 ans, je commence la sculpture en autodidacte, m’essayant sur de gros blocs de pierre tendre avec un simple burin et un vieux marteau récupéré au fond du grenier. Bien plus tard, je découvre le bois, qui devient aussitôt LE moyen d’expression qu’il me faut.
Je travaille ensuite en dilettante, pendant quelques années, progressant avec lenteur. Hostile à l’idée de laisser un intrus envahir mon espace de liberté, je refuse de prendre le moindre cours.
No posts found!